L'exercice de la dissertation littéraire

 

I-                   LA QUETE DU SENS

C’est quoi une dissertation littéraire ? Question toute simple qui rejoint l’intitulé de cette section. Pour répondre à cette interrogation, nous dirons que c’est un exercice littéraire qui s’appuie généralement sur une thèse (ou deux thèses) d’un professionnel de la littérature (auteurs ou critiques littéraires). Cette thèse est appelée affirmation, avis, point de vue ou opinion ; quand elle est mise entre guillemets, on l’appelle citation. Elle traite d’une question relative à la littérature voire à l’art. Elle peut porter aussi sur une œuvre particulière, sur un écrivain, sur un genre littéraire ou bien sur un mouvement littéraire. 

Pour exceller dans cet exercice, il convient de toujours respecter ses trois parties conventionnelles que sont l’introduction, le développement et la conclusion.

La première partie d’une dissertation littéraire comporte trois tiroirs dans lesquels l’apprenant cherche à :

-          amener le sujet (constat général, contexte historique, définition du thème du sujet, un exemple, une citation) ;

-          poser le sujet (soit avec les marques du style direct soit avec celles du style indirect) ;

-          annoncer le plan (avec une phrase affirmative ou bien avec des phrases interrogatives.

La deuxième subdivision d’une dissertation littéraire est constituée le plus souvent par une partie, par deux parties ou par plusieurs parties. Chaque partie du développement se compose d’au moins de DEUX idées donc de deux argumentations synonymes de deux paragraphes argumentatifs.  

On appelle paragraphe argumentatif un ensemble de quatre ou cinq phrases qui commence par un alinéa[1] et se termine par un exemple (obligatoire). L’exemple ou l’illustration doit être précis, complet et vérifiable.

 La troisième subdivision d’une dissertation littéraire comporte deux parties obligatoires (le bilan des idées essentielles du développement et l’avis personnel de l’apprenant) et une dernière qui est facultative (l’ouverture de perspectives).

 

 

 

 

 

 

 

II-               LA REDACTION DU PARAGRAPHE ARGUMENTATIF

Si l’argument est l’unité de base du paragraphe argumentatif, ce dernier l’est du développement. Sa bonne rédaction demeure une clef pour la réussite du développement et partant de la dissertation. Le paragraphe argumentatif obéît à certains critères. Autrement dit, le paragraphe argumentatif pour être recevable doit respecter certaines caractéristiques. D’abord il y a l’alinéa (petit intervalle qui permet de décaler la première ligne du paragraphe argumentatif). Ensuite, on a le souci d’équilibre qui engendre la limitation du paragraphe argumentatif à quatre phrases minimum et à cinq maximum. Puis, l’exemple à la fin du paragraphe argumentatif constitue une obligation.

Par ailleurs, le paragraphe argumentatif se construit avec un seul argument (ou idée). Celui-ci est énoncé (mentionné) dès la première phrase du paragraphe argumentatif. Dans les deuxième et troisième phrases, il est explicité, développé ou éclairci d’où l’argumentation. Celle-ci se termine par une dernière phrase qui est celle de l’exemple laquelle revêt un caractère obligatoire.

Il est aussi pratique de débuter le paragraphe argumentatif  par un connecteur logique (surtout ceux de classement). Les plus fréquents restent « d’abord, ensuite et enfin ». Selon qu’on ait deux ou trois paragraphes argumentatifs dans une partie du développement, les connecteurs utilisés varient. Ainsi, après les connecteurs logiques déjà cités, d’autres peuvent faire l’affaire des apprenants. Entre autres, nous pouvons citer :

-          Primo, Secundo, Tertio ;

-          Premièrement, Deuxièmement, Troisièmement ;

-          En premier lieu, En deuxième lieu, En troisième lieu ;

-          Dans un premier temps ; Dans un second temps ; Dans un troisième temps …

Nous n’avons pas ci-dessus les seuls connecteurs logiques essentiels dans le développement d’une dissertation. D’autres, tout aussi importants sont utilisés dans le corps du devoir. On peut citer : De plus, En outre, Cependant, Toutefois, Tout compte fait, En somme, Bref, En résumé, etc.

Pour une meilleure prise sur le paragraphe argumentatif, nous en présentons ici quelques-uns rédigés par des élèves.

Cas 1 : Rédigez des paragraphes argumentatifs pour expliquer l’assertion « le poète est chose sainte ».

Primo, la poésie devrait être rapprochée de la spiritualité. Dans ce sens, le poète est considéré comme un mage voire comme un prophète. C’est ainsi qu’avec le romantisme il est perçu comme le messager des dieux capable de percer l’indicible. D’après Hugo, il est celui qui est capable de « savoir ce qui est et ce que demain sera ».

Secundo, l’inspiration est d’ordre divin. Le poète est souvent animé par une voix venue de l’extérieur. Dans la Rome antique, il est un médiateur entre les dieux et les êtres humains. En ce sens il ressemble au prophète Ezéchiel qui affirme dans La Bible : « Alors l’esprit de l’Eternel tomba sur moi. Et il me dit : Dis… »

Tertio, le poète est quelqu’un qui prêche la bonne parole. Il ne ment pas car c’est un homme de Dieu. Il n’écrit jamais sans l’assistance d’une muse. C’est le cas de Senghor qui dans « L’Ouragan » (Chants d’ombre) clame : « Embrasse mes lèvres de sang, Esprit, souffle sur les cordes de ma kôra. »

  

Cas 2 :

« La poésie est une insurrection contre la société. » affirme péremptoire le poète martiniquais Aimé Césaire.

A la lumière d’une telle opinion, vous montrerez dans un premier temps que la poésie se présente comme un sabre contre les déviances et dérapages sociaux, dans un second temps qu’elle peut être une révolte formelle et dans un troisième temps qu’elle emprunte des fois les voies de la célébration et de l’évasion.

 

Premièrement, le poète emprunte à l’artisan ses outils pour peaufiner son poème. C’est quelqu’un qui travaille durement et patiemment afin d’apprivoiser les mots. Se faisant, il cherche à montrer la beauté qui se cache derrière certaines réalités. C’est ce que confirme Baudelaire quand il dit : « Tu m’as donné ta boue, et j’en ai fait de l’or. »

Deuxièmement, la poésie dans la bouche de certains poètes fait sienne l’impassibilité. C’est le refus d’un art engagé pour céder la place à un idéal d’expression plastique. Par ce faire, le poète rejette le lyrisme social pour se consacrer au culte du beau. C’est ce que professe Théophile Gautier : « Dès qu’une chose devient utile, elle cesse d’être belle. »

Troisièmement, le poète est une personne considérée comme un orfèvre des mots. Il travaille inlassablement afin d’embellir les mots. Il n’a aucunement besoin d’une muse. D’ailleurs, Gautier conseille à ses congénères d’aller chercher de la matière pour décorer et orner leurs poèmes : « Sculpte, lime, cisèle ; / Que ton rêve flottant / Se scelle / Dans le bloc résistant ! »

Quatrièmement, le poète peut être intéressé par l’image poétique. Aussi ne respecte-t-il pas la logique. Il ne prend rien au sérieux. C’est ce qui ressort de ce vers de Breton : « Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III-             LES ERREURS ET MALADRESSES A EVITER

 

§  AVEC LA METHODOLOGIE

-          L’absence de rigueur méthodologique (dissertation sans introduction ou sans conclusion ; défaut d’introduction ou de conclusion partielle voire de phrases de transition ; introduction ou conclusion mais aussi développement ou paragraphe argumentatif incomplet ; non-respect des alinéas ;) ;

-          C’est uniquement dans la deuxième partie de l’introduction qu’on nous permet de recopier des éléments du sujet ;

-          Evitez les définitions inexactes ou compliquées du thème du sujet ;

-          Pour poser le sujet, il ne faut pas mélanger les marques du style direct et celles du style indirect ;

-          Pour annoncer le plan, on choisit soit des questions soit une phrase déclarative ;

-          Pour annoncer le plan, on ne recopie pas les éléments de la consigne : on fait appel à la reformulation.

-          On ne rédige pas un développement ou une partie du développement avec un seul paragraphe argumentatif ;

-          Le paragraphe argumentatif se termine par un exemple ;

-          Un paragraphe argumentatif, c’est 4 ou 5 phrases, ni plus ni moins ; 

-          Chaque cause entraîne un paragraphe argumentatif ; chaque solutions aussi ;

-          Les introductions et les conclusions partielles sont obligatoires ;

-          Une partie du développement se construit avec au moins 2 paragraphes argumentatifs du développement ;

-          Deux parties du développement entraînent un minimum de 4 paragraphes argumentatifs du développement ; trois parties du développement, un minimum de 6 paragraphes argumentatifs du développement. 

-          Le bilan est l’unité de mesure principale de la conclusion ; une conclusion sans bilan est inodore, incolore et sans saveur ;

-          Pour donner son avis personnel, on n’utilise aucune marque de la première personne du singulier. On conseille au candidat de recourir à celles de la première personne du pluriel.

 

 

 

-          Il faut éviter de produire une dissertation incomplète c’est-à-dire sans introduction, sans conclusion ou bien avec un P.A.D. manquant ;

-          La dissertation est un exercice littéraire dont chaque partie ou démembrement obéit à un barème ;

-          Une écriture soignée avec peu de ratures ou de blanco participe à la bonne présentation de la copie.

 

§  AVEC L’EXPRESSION

-          Une phrase se construit avec un verbe conjugué. On ne construit pas une phrase avec un verbe à l’infinitif. Evitez donc les phrases elliptiques ;

-          Les phrases simples sont un gage de réussite. L’élève fait moins de faute et il se fait comprendre facilement. Or disserter, c’est chercher à convaincre et on ne convainc quelqu’un que si notre expression est simple, claire et correcte.

-          Rendre sa copie sans la relire au moins deux fois : le souci de rendre un travail impeccable doit toujours guider le candidat. Il s’agit de traquer les éventuelles erreurs ayant trait aux différents accords, à l’orthographe et à la conjugaison. Il faut avoir présent à l’esprit que le travail de relecture débute déjà après chaque paragraphe argumentatif rédigé ;

-          Recopier son devoir dans une nouvelle double feuille : cela constitue une mauvaise idée car on perd du temps qui devrait être consacré à autre chose. Ensuite, quand ça arrive, l’élève travaille sous la pression, sous la peur et il n’a plus toute sa lucidité. Or, il est dans un travail de réflexion qui exige calme et sérénité.

 

 











IV-             LES LOIS DE LA DISSERTATION

La dissertation littéraire est un exercice contraignant. Elle fonctionne avec un chapelet d’obligations, d’exigences, de règles que le candidat doit assimiler. Qui dit chapelet réfère à la religion. Or cette dernière est de l’ordre du sacré. Qui dit loi a le choix entre respecter et enfreindre. Dans la première option, on est en paix alors que dans la deuxième, on encourt des sanctions. L’apprenant qui en aura pris conscience sera en phase avec les attentes de l’exercice mais aussi des correcteurs. Ces lois sont nombreuses mais nous en citerons quelques-unes.

Premièrement, nous avons la loi de la réaction personnelle. Comme les romantiques français du XIXème siècle, l’apprenant fuit tout ce qui ressemble de près ou de loin à de l’imitation. Il n’est le singe de personne. Il réfléchit par lui-même ; il rédige ses propres phrases en évitant de faire du copier-coller[2] ou de la récitation. En amont comme en aval, il cherche à rendre une copie qui porte sa griffe personnelle. Dans la réflexion, dans le décorticage du sujet comme dans la rédaction du devoir, il dévoile sa touche personnelle, son style personnel. Dans le cadre d’une salle de classe de quarante élèves, le respect d’une telle loi par tous les apprenants engendrera quarante copies différentes.

Deuxièmement, il y a la loi de la clarté. Avec celle-ci, l’apprenant fera sien un des principes des écrivains classiques français du XVIIème siècle. Dans ce sens, il rédigera des phrases courtes et non pas kilométriques. Il usera d’un style simple et non pas compliqué. Se faisant, sa copie sera agréable à lire. N’est-ce pas Boileau qui disait : « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, / Et les mots pour le dire arrivent aisément. »[3]

Troisièmement, l’apprenant respectera la loi de l’exactitude qui ne fait pas bon ménage avec tout ce qui est abstrait, vague, équivoque ou imprécis. Il doit être concret. Il apporte toujours la preuve de ce qu’il avance comme idée. Son argumentation dans n’importe quel paragraphe argumentatif du développement fuit le bavardage, la digression ou la narration. Il cherche toujours à se justifier par une ou des preuve(s) – illustration(s) -   solide(s) et irréfutable(s).

Quatrièmement, nous convoquerons  la loi de l’équilibre. Celle-ci intervient surtout au niveau du corps du devoir. Elle traduit l’aptitude au dosage de l’apprenant. Ce dernier essaie de produire des parties du développement sensiblement de même volume ou de même taille voire de même dimension. Pour réussir un tel pari, il fera en sorte d’avoir dans chaque partie du développement un même nombre de paragraphes argumentatifs identiques – ces P.A.D. tourneront autour de quatre ou cinq phrases.

Cinquièmement, il y a la loi de l’objectivité. Pour matérialiser celle-ci, il faut s’inscrire dans l’optique des écrivains réalistes du XIXème siècle. Ces derniers étaient impartiaux et récusaient leurs émotions et leurs états d’âme. C’est ce que l’on demande à tout apprenant qui rédige une dissertation littéraire. Même s’il partage un point de vue ou une thèse, il doit l’analyser froidement. Le seul endroit de la copie où on lui permet de faire voir son moi personnel ou sa subjectivité, c’est au niveau de la deuxième partie de la conclusion.  


V-             LA BANQUE DE SUJETS

 

*      « Instruments des uns, appâts des autres, respectées ou méprisées, souvent muselées, toutes les femmes ont presque le même destin que des religions ou des législations abusives ont cimenté. »

Avec des arguments et des exemples précis, vous expliciterez premièrement l’instrumentalisation des femmes, deuxièmement leur enfermement et troisièmement les voies possibles de leur émancipation.

 

*      « La poésie est une insurrection contre la société. » affirme péremptoire le poète martiniquais Aimé Césaire.

A la lumière d’une telle opinion, vous montrerez dans un premier temps que la poésie se présente comme un sabre contre les déviances et dérapages sociaux, dans un second temps qu’elle peut être une révolte formelle et dans un troisième temps qu’elle emprunte des fois les voies de la célébration et de l’évasion.

 

*      Dans un de ses célèbres recueils, le poète-président précise : « Notre noblesse nouvelle est non de dominer notre peuple mais d’être son rythme et son cœur, non la tête du peuple mais bien sa bouche et sa trompette. »

A l’aide d’argumentaires précis, vous justifierez d’abord les dires de Senghor en explicitant sa conception de la noblesse poétique puis vous montrerez que la grandeur de la poésie ne se réduit pas à la vision senghorienne.

 

*      « Rien ne nous rend si grands qu’une grande douleur. » déclare la muse au poète.

En faisant preuve de pertinence et de cohérence, vous justifierez premièrement le fait que la douleur soit un détonateur du lyrisme poétique et deuxièmement vous dévoilerez les autres sources d’inspiration d’un tel lyrisme.

 

*      Klopstock, un poète allemand du XVIIIème  siècle écrit : « Faire de la poésie, c’est se confesser. »

En vous appuyant sur des argumentaires pertinents, vous prouverez d’abord que la poésie participe du lyrisme personnel, ensuite qu’elle cloue au pilori les tares et avatars de la société et enfin qu’elle allie les deux précédentes options à travers un lyrisme engagé.

 

*      « La poésie ne doit pas périr. Car alors, où serait l’espoir du monde ? » remarquait le président-poète Léopold Sédar Senghor.

En vous référant à votre culture générale et à votre culture littéraire, vous expliciterez dans un premier temps les apports de la poésie à l’humanité, ceux de la science à la littérature dans un deuxième temps et ceux de la littérature à la science dans un troisième temps.

 

*      Nos mères ont souvent l’habitude de dire à leurs filles : « Sois belle et tais-toi. »

En vous appuyant sur des arguments et des exemples précis, vous démontrerez d’abord que la force de la femme réside dans son esthétique et ensuite que ses aptitudes morales et intellectuelles restent ses armes les plus décisives.

 

 

*      Jean Cocteau, un poète du XX ème siècle, clame : « Qu’est-ce qu’un poète ? C’est un homme qui change les règles du jeu. C’est un homme qui met les pieds dans le plat. »

En vous appuyant sur ces dires et sur des argumentaires pertinents, vous prouverez que le poète peut, dans le jeu esthétique s’inscrire dans un perpétuel renouvellement de la forme et, le jeu social, être un anticonformiste.

 

*      Charles Baudelaire, un des maîtres théoriciens du symbolisme a eu à s’interroger un jour : « Quoi de plus absurde que le progrès puisque l'homme, comme cela est prouvé par le fait journalier, est toujours semblable et égal à l'homme, c'est à dire toujours à l'état sauvage ? »

En vous basant sur des argumentaires précis, vous direz d’abord dans quelle mesure la science a fait de l’homme un être barbare et ensuite comment la littérature parvient-elle à humaniser l’homme.

 

*      André Maurois un romancier français du XXème siècle remarquait ; « La science donne à l’homme un pouvoir grandissant sur le monde extérieur, la littérature l’aide à mettre de l’ordre dans son monde intérieur. »

En vous référant à votre culture générale, vous prouverez d’abord que la science a fait de l’homme le maître du monde ; ensuite, qu’il arrive que le monde prenne le dessus sur la science ; enfin, que la littérature peut transformer l’humain en ange sur terre.

 

*      « Belle fonction à assurer, celle d’inquiéteur.»

En vous basant sur des arguments et des exemples pertinents, vous montrerez d’abord que le bon littérateur est un esprit  altruiste et ensuite qu’il peut se complaire dans l’égocentrisme.

 

*      « La littérature est une thérapie. » dit un humaniste.

En vous appuyant sur des arguments et des exemples précis, vous montrerez d’abord que la littérature soigne l’homme et ensuite qu’elle est une arme pour lui.

 

*      La Négritude est un mouvement de libération et d’émancipation du peuple noir.

A l’aide d’arguments précis, vous démontrerez que l’écrivain nègre a été un avocat pour son peuple.

 

*      Un écrivain latin note dans son Art poétique : « Il obtient tous les suffrages celui qui unit l’utile à l’agréable, plaît et instruit en même temps. »

En vous basant sur des arguments et des exemples solides, vous prouverez dans un premier temps que la littérature est un instrument d’instruction, dans un second temps qu’elle relève du jeu et dans un troisième temps qu’elle fusionne dans un même moule art et progrès.

 

*      « Tous les poètes sont engagés ; ils doivent être des révolutionnaires, non pas en maniant des bombes, mais par leur désir de changer le monde, de l’améliorer. »

En élargissant cette citation à la littérature, vous montrerez dans une première phase qu’être écrivain, c’est être progressiste et dans une seconde phase que le littérateur est un fournisseur de ludique.

*      Connu pour ses succès en librairie, Guy des Cars osa affirmer un jour : « Le romancier n’a pas à délivrer un message. Le roman, c’est l’évasion. » Pensez-vous que cela soit la seule mission du romancier ?

En faisant preuve de pertinence et de cohérence, vous répondrez à cette question en démontrant que le romancier cherche premièrement à être un fournisseur de plaisirs ; deuxièmement à éduquer son lectorat et troisièmement à fustiger les travers de sa société.
























VI-          LA BANQUE DE CITATIONS

 

Pourquoi une banque de citations ? La question est vraiment opportune. Une citation est souvent une pensée moulée ou formulée de manière artistique ou originale. Plus elle est succincte ou lapidaire, plus elle est appréciée. Dans l’optique de la dissertation, il en va de même pour l’apprenant qui pour étayer ses arguments dans son développement convoque de manière pertinente des professionnels de la littérature confirmés. Sans peut-être s’en rendre compte, il montre au correcteur sa connaissance des grands auteurs et œuvres littéraires de référence. Sans le savoir, il s’attire la sympathie de l’examinateur. Ce qui est décisif au moment de la notation.

  De plus, l’apprenant qui a l’habitude de recourir aux citations se formate intellectuellement parlant. Il acquiert de nouvelles habitudes positives. Il devient rigoureux dans son argumentation et s’impose le goût de la preuve. Ainsi il fuit tout ce qui est allégation et fait sienne l’exigence de justification. Au-delà de sa culture générale, il fait montre de sa culture de la démonstration. En le lisant, le correcteur va se convaincre de sa probité intellectuelle.  Une telle prédisposition d’esprit est aussi vivement appréciée de tout regard inquisiteur.

En offrant ici des citations, nous sommes loin de vouloir tout faciliter pour les apprenants. Certes, beaucoup d’entre eux éprouvent encore au 21ème siècle des difficultés à les récolter. Si nous, nous avons joué au moissonneur, c’est  donc à l’apprenant qu’appartient le travail d’entassement, de triage et de sélection. Pour nous, la facilité aurait été de les ranger par thèmes ou par mouvements littéraires. Au lieu de quoi, nous avons opté pour l’ordre alphabétique. En opérant ainsi, nous donnons dans l’arrangement mais nous servons à l’apprenant un chapelet épars. L’enfilement des différentes perles (citations) interpellera chez l’apprenant un travail de révision (le mouvement oulipien), de classification (les auteurs du Parnasse) et d’analyse (tentative de compréhension).

Cette banque de citations profitera donc à l’apprenant qui s’y habituera, qui en fera un bréviaire ou la considérera comme un viatique. S’y habituer lui permettra surtout de revisiter  une des premières méthodes d’apprentissage d’après Rabelais (la mémorisation) ; en faire un bréviaire donnera du crédit et de la crédibilité à vos argumentations, à votre développement et la considérer comme un viatique constituera une assurance contre tout manque d’arguments ou d’exemples.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

v A

Ø « La poésie rend la vie sur terre plus belle, moins éphémère, moins misérable.  » (Adonis)

Ø Le beau ne fleurit que sur l’utile. » (Alain)

Ø « Le roman n’est pas pour moi témoignage, description, mais action, une action au service de l’homme. » (Stephen Alexis)

Ø « Le roman est une machine inventée par l'homme pour l'appréhension du réel dans sa complexité. » (Louis Aragon)

Ø « Il faut ici inventer, créer, c’est-à-dire mentir. L’art du roman est de savoir mentir. » (Louis Aragon)

Ø « Jusqu’ici, les romanciers se sont contentés de parodier le monde. Il s’agit maintenant de l’inventer. » (Louis Aragon)

Ø  « Est-il encore un plaisir plus pur, que de secourir ses semblables, et de répandre des bienfaits dans le sein de ses compagnons, de ses hôtes et de ses amis ? » (Aristote)

 

v B

Ø « Je combattais la misère par la plume » (Balzac)

Ø « Le génie a cela de beau qu’il ressemble à tout le monde et que personne ne lui ressemble. » (Honoré de Balzac)

Ø « Sculpteur, cherche avec soin, en attendant l’extase, / Un marbre sans défaut pour en faire un beau vase ; / Cherche longtemps sa forme et n’y retrace pas / D’amours mystérieux ni de divins combats. » (Théodore de Banville)

Ø « L'art, dans son essence, est contestation - contestation de la mort, contestation contre les pharisiens de tous poils, contestation de soi-même. L'art existe parce que nous devons, nous remettre sans cesse en question. L'art est révolutionnaire où n'est pas. » (Jean-Louis Barrault)

Ø « Le théâtre est le premier sérum que l’homme ait inventé pour se protéger de la maladie de l’Angoisse. » (Jean-Louis Barrault)

Ø « Mon enfant, ma sœur, / Songe à la douceur / D’aller là-bas vivre ensemble ! / Aimer à loisir, / Aimer et mourir / Au pays qui te ressemble ! » (Charles Baudelaire,   «L’Invitation au voyage » In : Les Fleurs du mal, 1857)

Ø « La poésie n’a pas d’autre but qu’elle-même. » (Charles Baudelaire)

Ø « Je change l’or en fer / Et le paradis en enfer. » (Charles Baudelaire)

Ø « Pour moi, le romantisme est l'expression la plus récente, la plus actuelle du beau. » (Charles Baudelaire, Curiosités esthétiques)

Ø « Qu’est-ce qu’un poète, si ce n’est un traducteur, un déchiffreur ? » (Charles Baudelaire)

Ø « Tout homme bien portant peut se passer de manger pendant deux jours ; - de poésie,  jamais.» (Charles Baudelaire)

Ø « La poésie ne doit nullement être assujettie à des convictions politiques ou religieuses. Elle est avant tout l’exaltation des pouvoirs du Verbe. » (Charles Baudelaire)

Ø « Quoi de plus absurde que le progrès puisque l'homme, comme cela est prouvé par le fait journalier, est toujours semblable et égal à l'homme, c'est à dire toujours à l'état sauvage ? » (Charles Baudelaire)

Ø « J’ai pétri de la boue et j’en ai fait de l’or. » (Charles Baudelaire)

Ø « Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence, / Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or. » (Charles Baudelaire)

Ø « Je dis je en sachant que ce n’est pas moi. » (Samuel Beckett)

Ø « Qu’en un lieu, en un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli. » (Boileau)

Ø « Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage, / Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage » (Boileau)

Ø « Il n’est point de serpent ni de monstre odieux, / Qui par l’art imité ne puisse plaire aux yeux » (Boileau)

Ø « Ô poésie je sais qu’on te méprise et te dénie / Qu’on t’estime un théâtre voire un mensonge.  » (Yves Bonnefoy)

Ø « Un roman n’est pas de la vie représentée, c’est de la vie racontée. » (Paul Bourget)

Ø « Chaque mot écrit est une victoire contre la mort. » (Michel Butor)

Ø « Un poème doit être une débâcle de l’intellect. » (André Breton)

Ø  « La vocation essentielle de l’écrivain réside dans une croisade impitoyable contre l’hypocrisie, la dissimulation et le mensonge. » (André Brink)

Ø « C'est un métier que de faire un livre, comme de faire une pendule. » (La Bruyère)

Ø « On ne doit parler, on ne doit écrire que pour l'instruction. » (La Bruyère)

 

v C

Ø « Je me révolte, donc je suis. » (Albert Camus)

Ø « Le seul artiste réaliste serait Dieu, s’il existe. Les autres artistes sont, par force, infidèles au réel. » (Albert Camus) 

Ø « Créer, c'est vivre deux fois. » (Albert Camus)

Ø « La vraie création romanesque utilise le réel et n’utilise que lui. » (Albert Camus)

Ø  « L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. » (Albert Camus)

Ø  « Qu'est-ce que l'homme ? Il est cette force qui finit toujours par balancer les tyrans et les dieux. » (Albert Camus)

Ø  « Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser. » (Albert Camus)

Ø  « Le but de l'art, le but d'une vie ne peut être que d'accroître la somme de liberté et de responsabilité qui est dans chaque homme et dans le monde. » (Albert Camus)

Ø  « L'absurde, c'est la raison lucide qui constate ses limites. » (Albert Camus)

Ø  « J'ai compris qu'il ne suffisait pas de dénoncer l'injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre. » (Albert Camus)

Ø  « L’art n’est ni le réel tout seul, ni l’imagination toute seule mais l’imagination à partir du réel. » (Albert Camus) »

Ø  « Le monde est beau, et hors de lui, point de salut. » (Albert Camus)

Ø  « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde. » (Albert Camus)

Ø « Le roman n’a pas à délivrer de message, le roman, c’est l’évasion. » (Guy des Cars)

Ø « Et si je ne sais que parler, c’est pour vous que je parlerai. » (Aimé Césaire)

Ø « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. » (Aimé Césaire)

Ø « Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur » (Aimé Césaire)

Ø « La Négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de noir, de notre histoire et de notre culture. » (Aimé Césaire)

Ø « La poésie est une insurrection contre la société. » (Aimé Césaire)

Ø « Aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l’intelligence, de la force.» (Aimé Césaire)

Ø « Le romancier ne juge pas, ne condamne pas, n’absout pas, il expose les faits. » (Champfleury)

Ø « Le poème est l’amour réalisé du désir demeuré désir. » (René Char)

Ø « Je parle éternellement de moi. » (Chateaubriand)

Ø « Les biologistes d’aujourd’hui sont des sorciers qui préparent un monde où rien ne se passera plus comme auparavant. » (Robert Clarke)

Ø « Quand l’homme essaie d’imaginer le Paradis sur terre, ça fait tout de suite un Enfer très convenable. » (Paul Claudel)

Ø « L’artiste est celui qui nous montre du doigt une parcelle du monde. » (Le Clézio)

Ø « Le poète se souvient de l’avenir. » (Jean Cocteau)

Ø « Un artiste original ne peut pas copier. » (Jean Cocteau)

Ø « L’œuvre d’art est un mensonge qui dit toujours la vérité. » (Jean Cocteau)

Ø « Je vous parle d’un pays de merveilleux où la saveur de l’air enivre... » (Colette)

Ø « Il faut de la religion pour la religion, de la morale pour la morale, de l’art pour l’art. […] » (Victor Cousin)

 

 

v D

Ø « L’art est le plus beau des mensonges. » (Claude Debussy)

Ø  « Rendre la vertu aimable, le vice odieux, le ridicule saillant, voilà le projet de tout homme honnête qui prend la plume. » (Diderot)

 

v E

Ø « Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré. » (Paul Eluard, Ralentir Travaux)

Ø « Le temps est venu où tous les poètes ont le droit et le devoir de soutenir qu’ils sont profondément enfoncés dans la vie des autres hommes, dans la vie commune. » (Paul Eluard)

Ø « Logic will get you from A to B. Imagination will take you everywhere. » (Albert Einstein)

Ø « Imagination is more important than knowledge. » (Albert Einstein)

 

v F

Ø  « Nous ne sommes rien sur terre si nous ne sommes pas d’abord l’esclave d’une cause, celle des peuples et celle de la justice et de la liberté. (Frantz Fanon)

Ø « La Société française allait être l'historien, je ne devais être que le secrétaire. » (Gustave Flaubert)

Ø « L'œuvre d'art ne doit servir de chaire à aucune doctrine sous peine de déchoir. » (Gustave Flaubert)

Ø « Il faut faire des tableaux complets peindre le dessus et le dessous des cartes. » (Gustave Flaubert)

Ø « L'artiste doit être dans son œuvre comme Dieu dans la création, invisible et tout-puissant ; qu'on le sente partout, mais qu'on ne le voie pas. » (Gustave Flaubert)

Ø « L’artiste ne doit pas plus apparaître dans son œuvre que Dieu dans la nature. » (Gustave Flaubert)

Ø « On peut juger de la bonté d'un livre à la vigueur des coups de poing qu'il vous a donnés et à la longueur de temps qu'on est ensuite à en revenir. » (Gustave Flaubert)

Ø « Il n’y a rien de plus faible que de mettre en art ses sentiments personnels. » (Gustave Flaubert)

Ø « Il faut donc faire de l’art pour soi, pour soi seul, comme on joue du violon. » (Gustave Flaubert)

Ø « Le style est autant sous les mots que dans les mots. » (Gustave Flaubert)

Ø « Voyager rend modeste. On voit mieux la place minuscule que l’on occupe dans le monde. » (Gustave Flaubert)

Ø « L'artiste doit s'arranger de façon à faire croire à la postérité qu'il n'a pas vécu. » (Gustave Flaubert)

Ø « L’homme qui lit est un homme sauvé. » (Alain Fournier)

 

 

 

v G

Ø « … nous croyons à l’autonomie de l’art ; l’art pour nous n’est pas le moyen, mais le but. Tout artiste qui se propose autre chose que le beau n’est pas un artiste à nos yeux… » (Théophile Gautier)

Ø « Sculpte, lime, cisèle ;  / Que ton rêve flottant / Se scelle / Dans le bloc résistant ! » (Théophile Gautier)

Ø « Les dieux eux-mêmes meurent, / Mais les vers souverains / Demeurent / Plus fort que les airains. » (Théophile Gautier)

Ø « Tout passe. – L’art robuste / Seul a l’éternité. / Le buste / Survit à la cité.» (Théophile Gautier)

Ø « En général dès qu'une chose devient utileelle cesse d'être belle. » (Théophile Gautier)

Ø  « Lorsqu’il est sans blessure, il garde son trésor. / Il faut qu’il ait au cœur une entaille profonde / Pour épancher ses vers, divines larmes d’or ! » (Théophile Gautier, «Le pin des Landes» In : España)

Ø  « Belle fonction à assumer, celle d'inquiéteur. » (André Gide)

Ø « Belle fonction à assurer, celle d'inquiéteur. » (André Gide)

Ø « Inquiéter, tel est mon rôle. » (André Gide)

Ø « J’appelle un livre manqué celui qui laisse intact le lecteur. » (André Gide)

Ø « Pour moi, la réalité est sans intérêt, j’ai besoin d’inventer absolument tout. » (Jean Giono) 

Ø « Que chacun se demande avec quel instrument il peut et doit agir sur son siècle. » (Goethe)

Ø « Dès qu'un poète veut faire de la politique, il doit s'affilier à un parti, et alors, en tant que poète, il est perdu. » (Goethe)

Ø « Le classique est la santé, le romantique la maladie. » (Goethe)

Ø « La poésie est à la fois une cachette et un haut-parleur. » (Nadine Gordimer)

Ø « Quand il n’est pas songe, le roman est mensonge. » (Julien Gracq)

Ø  « Un livre est une fenêtre par laquelle on s'évade. » (Julien Green)

Ø « La vraie lecture commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir, mais pour se trouver. » (Jean Guéhenno)

 

v H

Ø « Lorsque le romancier laisse imprimer le mot roman sur la couverture de son livre il prend l’engagement de distraire. » (Kleber Haedens)

Ø « La culture, c’est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié. » (Edouard Herriot)

Ø « Il obtient tous les suffrages celui qui unit l’utile à l’agréable, et plaît et instruit en même temps. » (Horace, Art poétique)

Ø « C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches. » (Victor Hugo, Victor Hugo : dictionnaire de ses idées, ses jugements, ses humeurs, 1999)

Ø « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front … » (Victor Hugo, Les Châtiments, 1853)

Ø « L’homme qui n’aime pas ne vit pas ; la femme qui n’aime pas n’est pas. » (Victor Hugo, Œuvres complètes)

Ø « Il vient une heure où protester ne suffit plus ; après la philosophie il faut l’action…» (Victor Hugo, Les Misérables)

Ø « Le poète a charge d’âmes. » (Victor Hugo, William Shakespeare)

Ø « J’ai disloqué ce grand niais d’alexandrin. » (Victor Hugo)

Ø « Car la poésie est l’étoile / Qui mène à Dieu rois et pasteurs ! » (Victor Hugo)

Ø « Le poète en des jours impies / Vient préparer des jours meilleurs. » (Victor Hugo)

Ø « Honte au penseur qui se mutile / Et s’en va, chanteur inutile, / Par la porte de la cité ! » (Victor Hugo)

Ø « Malheur à qui prend ses sandales / Quand les haines et les scandales / Tourmentent le peuple agité ! » (Victor Hugo)

Ø « Dans votre nuit, sans lui [le poète] complète, / Lui seul a le front éclairé. » (Victor Hugo)

Ø « La poésie n’est pas un ornement, elle est un instrument. » (Victor Hugo)

Ø « La politique dans une œuvre d’art, c’est comme un coup de pistolet au milieu d’un concert. » (Victor Hugo)

Ø « J’écraserai du pied l’antre et la bête fauve. / L’empire et l’empereur ! » (Victor Hugo)

Ø « Esprits, soyez utiles ! L’art pour l’art peut être beau, mais l’art pour le progrès est plus beau encore. » (Victor Hugo)

Ø « La poésie, c’est tout ce qu’il y a d’intime dans tout. » (Victor Hugo, Odes et ballades)

Ø « Il ne faut pas que la multitude sorte du théâtre sans emporter avec elle quelque moralité austère et profonde» (Victor Hugo)

Ø « Tout homme qui sait lire a en lui le pouvoir de se magnifier, de multiplier ses modes d’existence, de rendre sa vie pleine, intéressante et significative» (Aldous Huxley)

 

v I

Ø « Seul ce qui est insoutenable est profondément tragique, profondément comique, essentiellement théâtre. » (Eugène Ionesco)

Ø « Apporter un message aux hommes, vouloir diriger le court du monde ou le sauver, c’est l’affaire des fondateurs de religions, des moralistes, des hommes politiques […] Une œuvre d’art n’a rien à voir avec les doctrines. » (Eugène Ionesco)

Ø « Avant tout une œuvre d’art est une aventure de l’esprit. » (Eugène Ionesco)

 

v J

Ø « On ne peut trouver de poésie nulle part, quand on n’en porte pas en soi. » (Joseph Joubert, De la poésie)

Ø « En poésie, les beaux vers sont ceux qui s’exhalent comme des sons ou des parfums.» (Joseph Joubert, De la poésie)

Ø « Rien de plus futile, de plus faux, de plus vain, rien de plus nécessaire que le théâtre.» (Louis Jouvet)

 

v K

Ø « Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. » (Franz Kafka)

Ø  « On ne devrait lire que les livres qui nous piquent et nous mordent. » (Franz Kafka)

Ø « Une lecture amusante est aussi utile à la santé que l’exercice du corps. » (Emmanuel Kant)

Ø « Faire de la poésie, c’est se confesser. » (Klopstock)

Ø « Le romancier n’est le porte-parole de personne … il n’est même pas le porte-parole de ses propres idées. » (Milan Kundera)

Ø « Le roman n’examine pas la réalité mais l’existence. Et l’existence n’est pas ce qui s’est passé, l’existence est le champ des possibilités humaines, tout ce que l’homme peut devenir  » (Milan Kundera)

 

v L

Ø « Honte à qui peut chanter pendant que chaque femme Sur le front de ses fils voit la mort ondoyer » (Alphonse de Lamartine)

Ø « Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle » (Alphonse de Lamartine)

Ø « La littérature n’est pas objet de savoir, elle est exercice, goût, plaisir. » (Gustave Lanson, Histoire de la littérature française)

Ø « Ce vice impuni, la lecture. » (Valéry Larbaud)

Ø « Soit comme un loup blessé qui se tait pour mourir, et qui mord le couteau, de sa gueule qui saigne » (Leconte de Lisle)

Ø « Hors la création du beau, point de salut. » (Leconte de Lisle)

Ø « L’art est un luxe intellectuel accessible à de très rares esprits. » (Leconte de Lisle)

Ø « En ce siècle, où l’homme s’acharne à détruire d’innombrables formes vivantes, jamais sans doute il n’a été plus nécessaire de dire qu’un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même mais place le monde avant la vie, avant l’homme. » (Claude Lévi-Strauss)

 

v M

Ø « Un bon poète n’est pas plus utile à l’État qu’un bon joueur de quilles. » (Malherbe)

Ø « Donner un sens plus pur aux mots de la tribu. » (Mallarmé, « Le tombeau d’Edgar Poe » In : A memorial volume)

Ø « Mais Degas [un peintre], ce n’est pas avec des idées qu’on fait des vers, c’est avec des mots. » (Mallarmé)

Ø « Ce n’est pas avec des idées qu’on fait des vers, c’est avec des mots. » (Mallarmé)

Ø « L’art est un anti-destin. » (André Malraux)

Ø « Education is the most powerful weapon which you can use to change the world. » (Nelson Mandela)[4]

Ø « The greatest glory in living lies not in never falling, but in rising every time we fall» (Nelson Mandela)[5]

Ø « La musique peut rendre les hommes libres. » (Bob Marley)

Ø « Raconter tout serait impossible. » (Guy de Maupassant)

Ø « […] les Réalistes de talent devraient s’appeler plutôt des Illusionnistes. » (Guy de Maupassant) 

Ø « Le romancier, est de tous les hommes, celui qui ressemble le plus à Dieu : il est le singe de Dieu. » (François Mauriac)

Ø « Ecrire, c’est se livrer (…), c’est précisément l’écrivain lui-même que les lecteurs cherchent dans son œuvre. » (François Mauriac)

Ø « La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté. » (François Mauriac)

Ø « La science donne à l’homme un pouvoir grandissant sur le monde extérieur, la littérature l’aide à mettre de l’ordre dans son monde intérieur. » (André Maurois)

Ø « Un soir consacré à la lecture des grands livres est pour l’esprit ce qu’un séjour à la montagne est pour l’âme. » (André Maurois)

Ø « Je suis moi-même la matière de mon livre. » (Montaigne)

Ø « L’étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts de la vie, n’ayant jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé. » (Montesquieu)

Ø « L’amour n’est pas un sentiment, c’est un art. » (Paul Morand)

Ø « Ah ! Frappe-toi le cœur, c'est là qu'est le génie. » (Alfred de Musset, Premières poésies)

Ø « Aimer est le grand point qu’importe la maîtresse qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. » (Alfred de Musset)

Ø « […] c’est le cœur qui parle et soupire / Lorsque la main écrit […] » (Alfred de Musset)

 

v N

Ø « La critique est aisée, mais l’art est difficile. » (Philippe Néricault)

Ø « La poésie est une insurrection. » (Pablo Neruda)

 

v O

Ø « A une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire. » (George Orwell)

Ø « Si j’écris, c’est pour inventer un autre monde. » (Claude Ollier)

 

v P

Ø « Le moi est haïssable. » (Blaise Pascal)

Ø « Je n’ai jamais eu l’intention de conduire quiconque où que ce soit. Le poète est comme un arbre dont les feuilles bruissent dans le vent, mais qui n’a le pouvoir de conduire personne » (Boris Pasternak)

Ø « La création poétique est d’abord une violence faite au langage. Son premier acte est de déraciner les mots. » (Octavio Paz, L’Arc et la Lyre)

Ø « Comme donc nous avons dit la clarté être le plus insigne ornement du Poème […] il n’y a point de différence entre ne parler point, et n’être point entendu. » (J. Peletier du Mans, Art poétique)

Ø « Je me fixe des règles pour être libre. » (Georges Perec)

Ø « Les charmes de la poésie font oublier aux âmes sensibles les plus rudes fatigues. » (Pindare)

Ø « [La poésie] n’a aucun rapport ni avec le devoir ni avec la vérité. » (Edgar Allan Poe, Le Principe de la poésie)

Ø  « On aime toujours un peu à sortir de soi, à voyager, quand on lit. » (Proust)

 

v Q

Ø « Les oulipiens sont des rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir.  » (Raymond Queneau)

 

 

v R

Ø « La poésie est à la vie ce que le feu est au bois : elle en émane et la transforme. » (Pierre Reverdy)

Ø « Le roman n’est plus l’écriture d’une aventure mais l’aventure d’une écriture. » (Jean Ricardou)

Ø « Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant. » (Arthur Rimbaud)

Ø « Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. […] il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. » (Rimbaud, Lettre du Voyant)

Ø « Il y a une cathédrale qui descend et un lac qui monte. » (Rimbaud, « Enfance III » In : Illuminations)

Ø « L’œuvre doit s’imposer comme nécessaire, mais nécessaire pour rien. Son architecture est sans emploi, sa force est une force inutile. » (Antoine de Rivarol)

Ø « La poésie n’est qu’un objet de luxe. » (Antoine de Rivarol)

Ø « Le mensonge vrai est le domaine du romancier. » (Marthe de Robert)

Ø « Avant d'être une fable, une anecdote ou une simulation du vrai, le roman est avant tout une leçon de conduite. » (Claude Roy)

 

 

v S

Ø « Aimer ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction. » (Antoine de Saint-Exupéry)

Ø « Poète est celui-là qui rompt avec l’accoutumance. » (Saint-John Perse)

Ø « Le ciel m'a fait poète : mais c'est pour vous faire entendre le cri de la misère du peuple, pour vous révéler ses droits, ses forces, ses besoins et ses espérances, pour flétrir vos vices, maudire votre égoïsme, et présager votre chute [...] » (George Sand)

Ø « Un livre a toujours été pour moi un ami, un consolateur éloquent et calme. » (George Sand)

Ø « Les poètes sont des hommes qui refusent d’utiliser le langage. » (Sartre, Qu’est-ce que la littérature ?)

Ø « L'écrivain est en situation dans son époque, chaque parole a des retentissements, chaque silence aussi. » (Sartre)

Ø « Il n’y a d’art que pour et par autrui. » (Sartre)

Ø « L’enfer, c’est les autres. » (Sartre)

Ø « L’écrivain engagé sait que la parole est action : il sait que dévoiler c’est changer et qu’on ne peut dévoiler qu’en projetant de changer. » (Sartre)

Ø « La fonction d’un écrivain est d’appeler un chat un chat. Si les mots sont malades, c’est à nous de les guérir. » (Sartre)

Ø « La littérature moderne, en beaucoup de cas, est un cancer des mots. » (Sartre)

Ø « Le roman n'est pas seulement pour moi témoignage, description, mais action, une action au service de l'homme, une contribution à la marche en avant de l'humanité. » (Sembène Ousmane)

Ø « Notre noblesse nouvelle est non de dominer notre peuple, mais d’être son rythme et son cœur. / Non de paître les terres, mais comme le grain de millet de pourrir dans la terre, / Non d’être la tête du peuple, mais bien sa bouche et sa trompette. » (Léopold Senghor)

Ø « Le poème n’est accompli que s’il se fait chant, parole et musique en même temps. » (Léopold Senghor)

Ø « La poésie ne doit pas périr. Car alors, où serait l’espoir du monde ? » (Léopold Senghor)

Ø « Donne-moi de mourir pour la querelle de mon peuple, / et s’il le faut dans l’odeur de la poudre et du canon. » (Léopold Senghor)

Ø « Le poème n'est accompli que s'il se fait chant, parole et musique en même temps. » (Léopold Senghor)

Ø « La poésie est cette musique que tout homme porte en soi. » (William Shakespeare)

Ø « All that glitters is not gold. » (William Shakespeare)[6]

Ø « La poésie doit être le miroir terrestre de la Divinité, et réfléchir, par les couleurs, les sons et les rythmes, toutes les beautés de l’univers. » (Madame de Staël)

Ø « Ce n'est plus un art seulement, c'est un moyen : elle [la littérature] devient une arme pour l'esprit humain, qu'elle s'était contentée jusqu'alors d'instruire et d'amuser. » (Madame de Staël)

Ø « Le roman est un miroir que l’on promène le long d’une grande route. Tantôt il nous reflète l’azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers du chemin. » (Stendhal)

Ø « Toute œuvre d’art est un beau mensonge. » (Stendhal)

 

v T

Ø « If you want something said, ask a man ; if you want something done, ask a woman.» (Margaret Thatcher)[7]

Ø « Les lecteurs de romans ne demandent au roman qu'une distraction, un rafraîchissement, un repos de la vie courante. » (Albert Thibaudet)

Ø « Rien, j’ai tout inventé. » (Michel Tournier)

 

v V

Ø « Un poème doit être une fête de l’intellect.» (Paul Valéry)

Ø « La plupart des hommes ont de la poésie une idée si vague que ce vague même de leur idée est pour eux la définition de la poésie. » (Paul Valéry, Tel quel)

Ø « En littérature, le vrai n’est pas concevable. » (Paul Valéry)

Ø « En somme, à l’idole du progrès répondit l’idole de la malédiction du progrès. » (Paul Valéry)

Ø « Je n’hésite jamais à le déclarer : le diplôme est l’ennemi mortel de la culture. » (Paul Valéry)

Ø « De la musique avant toute chose, / Et pour cela préfère l’Impair / Plus vague et plus soluble dans l’air / Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. » (Verlaine, «Art poétique » In : Jadis et naguère)

Ø « Que ton vers soit la bonne aventure – Eparse au vent du matin – Qui va fleurant la menthe et le thym… - Et tout le reste est littérature. » (Verlaine)

Ø « Tous les poètes sont engagés : ils sont des révolutionnaires. Non pas en maniant des bombes, mais par leur désir de changer le monde, de l’améliorer.» (Gilles Vigneault)

Ø « Un livre est une bouteille jetée en pleine mer sur laquelle il faut coller cette étiquette : attrape qui peut. » (Alfred de Vigny)

Ø « Les lettres nourrissent l’âme, la rectifient, la consolent. » (Voltaire)

Ø « J’écris pour agir. » (Voltaire)

 

 

v W

Ø « Tout art est parfaitement inutile. » (Oscar Wilde)

Ø « Un artiste doit créer de belles choses, mais sans y rien mettre de sa propre vie. » (Oscar Wilde)

 

v Z

Ø  « Je décris ce que je vois. Je verbalise simplement. » (Emile Zola)

Ø  « Le romancier est fait d’un observateur et d’un expérimentateur. » (Emile Zola)

Ø « Le romancier disparaît donc, il garde pour lui son émotion, il expose simplement ce qu’il a vu. » (Emile Zola)

Ø « Une œuvre d’art est un coin de  création vu à travers un tempérament. » (Emile Zola)

 



[1] - Ligne nouvelle qui ne débute pas avec la marge mais commence en retrait laissant un blanc.

[2] - En langage informatique, désigne l’action de copier un texte et de l’insérer sur un autre document. Dans le langage littéraire, c’est synonyme de vol de phrases ou d’expressions.

[3] - Nicolas Boileau-Despréaux. L’Art poétique, 1674.

[4] - (L’éducation est l’arme la plus puissante que vous pouvez utiliser pour changer le monde.)

[5] - (La plus grande gloire d’une vie ne consiste pas à ne pas tomber, mais à savoir se relever à chaque fois que nous tombons.)

[6] - (Tout ce qui brille n’est pas de l’or.)

[7] - (Si vous voulez des discours, demandez à un homme ; si vous voulez des actes, demandez à une femme.)

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